« Le dernier appartement » Cie du Phoenix
Lecture du texte par les comédiens, vendredi 29 mars 2024, 14h30 et 20h30
Depuis plus de 2 ans, chaque matin (quand le temps dont je dispose me le permet), j’écris sur des petits carnets Moleskine. Une dizaine de carnets ont été noircis, d’autres sont à venir. L’écriture de cette trame est devenue obsessionnelle. L’épreuve du temps creuse l’histoire comme un puits sans fonds, et des « événements d’écriture » inattendus apparaissent, alimentent la matrice et stimulent le désir de continuer le développement de l’histoire. Ces carnets sont et seront le matériau primaire, le bloc d’argile de mon prochain texte dramatique dont voici une première trame :
Nous sommes dans un temps à venir. Tout pourrait avoir lieu en 2060, 2070 ou 2150… Le réchauffement climatique a œuvré et œuvre encore, la planète brûle et la population est décimée, il n’y a plus beaucoup d’êtres humains sur Terre.
Depuis un temps indéfini, cinq personnes vivent dans un appartement situé dans une grande ville. On pourrait imaginer que cette ville se trouve au nord, mais dans ce temps à venir, les mots nord-sud-est-ouest n’auront plus les mêmes significations, les mêmes représentations climatiques que celles que nous avons aujourd’hui comme : nord = froid, sud = chaleur…
Dans cet appartement, les cinq personnes nous racontent des histoires, à tour de rôle, et nous évoquent les années passées quand, auparavant, des hommes et des femmes venaient se réfugier dans cet appartement où elles se trouvent.
L’appartement est grand, totalement démeublé, la surface est incommensurable, mais toutes les fonctionnalités de base sont encore actives : eau, électricité, sanitaires… Pendant longtemps, cet appartement avait une singularité : c’était (peut-être) le dernier logement salubre de la ville, de la région, du pays, du monde, à posséder une climatisation en état de marche !
Donc, avant, pendant une longue période, entre les murs de cet appartement, de nombreux individus venaient s’y réfugier pour survivre. Chaque jour, chaque nuit, des cohortes de gens arrivaient frappaient à la porte de l’appartement, et ne pouvaient entrer que si quelqu’un sortait des nouvelles personnes Si, par chance, elles parvenaient à entrer, elles avaient à trouver un petit espace disponible, s’installer et profiter de la fraicheur des espaces tout en essayant de s’intégrer à la communauté. Si elles ne pouvaient pas entrer, elles s’amassaient sur le seuil, sur le palier, devant la porte d’entrée, mais très rapidement, l’insupportable chaleur les empêchait de rester des jours à attendre avec l’espoir de voir la porte s’ouvrir.
À l’intérieur, des ensembles d’individus cohabitaient et chacun de ces ensembles cherchait à établir ses règles. Ces dernières pouvaient être parfois radicales, dangereuses pour la survie de toutes et tous. Ainsi l’appartement traversait des cycles de violences et des cycles de paix.
Les cinq protagonistes nous relatent les histoires de cette survie étrange, dans cet appartement, et chaque récit raconte une idée de l’humanité dans son absurdité, dans sa violence, sa tendresse, son impuissance, son ingérence. Mot après mot, ils nous dessinent une fresque du passé.
Ils nous racontent aussi l’incendie inextinguible qui progressait, s’approchait, dévorait inéluctablement tout ce qui se trouvait sur son passage, il empoisonnait l’air qui devenait de plus en plus irrespirable jusqu’au jour où… le dernier climatiseur tomba en panne ; il fallut fuir…
En résidence du 25 au 29 mars 2024
Lecture du texte par les comédiens
Vendredi 29 mars 2024, 14h30 et 20h30
Tarifs
Plein tarif et non adhérent : 7 €
Tarif réduit et adhérent : gratuit
Réservation
administration@tanit-theatre.com
02 31 62 66 08