« FAUTEUR DE CLOWN » Olivier Herveet

C’est un voyage, un exil poético-tragi-comique où le personnage étrangement solitaire incarne comme par nécessité des rôles qui semblent inspirés de ses diverses rencontres.
Il vient d’horizons lointains, de ceux impalpables oubliés peut-être mais encore inscrits dans sa mémoire, dans ses bagages et ses pensées comme des cartes souvenirs qu’il ressortirait pour y jeter un coup d’oeil et devenir l’inventeur d’une réalité détournée.
Il tente de déballer à travers des mots-poésie enchevêtrés les uns dans les autres la perception qu’il a des mondes qu’il a traversés et des situations rencontrées de la petite enfance au jour d’aujourd’hui.
Il s’invente un monde, cherche un endroit où aller mais fait ici une halte, une pause, une étape en somme où l’exercice de la poésie et le combat des mots lui donne un rebond vitalet authentique
répondant à une nécessite existentielle.
Les clowns sont ainsi fait parce qu’ils sont nés clowns.
Exclus par nature parce que né différent, il s’acharne pourtant et s’oppose au système, à tous les systèmes à travers des paroles parfois enfiévrées qui font écho aux rapports d’autorité, aux commandements, aux interdictions, à ce monde étouffant et sous contrôle persistant quienvahissent nos espaces.
On dit des voyageurs qu’ils fuient ou qu’ils cherchent quelque chose, mais ce voyageur là semble avoir trouvé l’endroit idéal, celui de la scène improvisée où il se trouve.
Là , créateur de lui-même, architecte de son imaginaire, il s’emplit d’une certitude poétique et d’une liberté profonde celles qui permettent de franchir toutes les barrières tous les obstacles parce que rien ne peut ici l’empécher d’agir.
Le rêve ne peut être entravé, la pensée ne peut être confisquée, l’acte poétique lui-même ne peutêtre réprimé alors il s’exécute et se laisse parfois envahir d’émotions, de tendresse dérisoire comme un breuvage dont il se délécterait.
Un théâtre brut, sans artifice où la seule musique est celle des objets qui l’entourent où les seuls effets sont ceux qu’il provoque lui-même dans l’instant de la représentation.
Théâtre de l’absurde, de l’illusion, du corps et du mouvement, d’une voix qui change et se transforme qui ne connait que ces propres lois et qui ne justifie rien, une ouverture vers l’impossible.
Il tente pourtant ici l’impossible.