Création 2025

"La Sœur de Jésus-Christ"

Théâtre

 

Un jour, Maria, la sœur de Jésus-Christ, s’empare du pistolet familial 9 mm offert par l’oncle d’Amérique, vérifie qu’il est chargé, sort de chez elle et marche d’un pas décidé vers le village. Pourquoi ? Personne ne le sait. Pour le moment.
Au fil de cette marche, dont l’ambiance oscille entre un long plan-séquence de western spaghetti et une scène du réalisme magique, les habitant·es du village se joignent à elle, quand d’autres essaient de la freiner. Mais rien ne peut arrêter la fureur de Maria.

Oscar De Summa signe un voyage initiatique express et haletant, sous le dur soleil des Pouilles.

 

Note d’intention

Nous baignons dans une culture qui diffuse certaines conceptions des rapports entre les hommes et les femmes. Ces représentations, souvent erronées et sexistes, valorisent des rapports de domination et la présence de violences. Oscar de Summa met en lumière ce caractère systémique et interroge l’ensemble des stéréotypes et faits sociaux qui participe à la culture du viol. A l’heure encore où dans les tribunaux, dans les médias comme sur les réseaux sociaux, s’ouvrent des procès, que raconte notre imaginaire collectif sur notre société ?

Depuis plusieurs saisons au sein de la compagnie TANIT Théâtre, j’ai engagé un travail sur la Justice. Suite à la dernière création SIMONE en aparté qui a mené ma réflexion sur l’État de droit, le respect de la dignité et l’émancipation des femmes, j’ai pu mettre en place une action culturelle tournée vers les adolescents, et jeunes adultes. Une lecture théâtralisée Sororité, paroles de femmes où étaient abordées les violences du patriarcat subies par les femmes ou encore la reconnaissance, il y a quarante ans, du viol comme crime.

Le féminisme est un combat qui reste d’actualité. Les préjugés et comportements sexistes enracinés dans la société persistent. À l’heure d’une libération salutaire de la parole des victimes, le corps des femmes et son appropriation reste un enjeu majeur.
Les hommes aussi sont concernés par l’oppression et les normes imposées de la virilité. La mobilisation des hommes en faveur des femmes et contre la domination masculine est une nécessité. La démarche de déconstruction des identités masculine et féminine concerne tout individu critique à l’égard des assignations de genre. L’égalité peut être défendu par tout être humain en quête de justice.

La Sœur de Jésus-Christ est la marche inexorable d’une jeune femme vers son destin. Le plan séquence trace, autour d’invraisemblables digressions, le chemin de croix d’une jeune femme, Maria, confrontée à la violence des hommes et à la négation de sa dignité.
La teneur du propos n’est pas les déflagrations intimes subies par la victime. Un homme prend position et dévoile un crime commis envers une adolescente au cœur d’une société machiste et traditionnelle. Il raconte la violence ordinaire, insidieuse, et la marche obstinée d’une jeune femme qui provoque un repositionnement – critique ou intuitif – des acteurs de la société civile.

Par-delà l’univers masculin d’un réalisme banal, Oscar De Summa dépeint par la fiction une société villageoise et sa multitude de personnages. Il parle d’amour au pluriel, enfantin ou fantasmé, maternel et paternel, compassion, désir charnel et trahison.
Ce texte, à la frontière des genres, voyage du western au road-movie, du thriller au conte initiatique, du drame social à la tragédie antique. Il en ressort une énergie vibrante et une tension dramaturgique qui nous tient en haleine jusqu’à la fin.

L’acte théâtral est ici considéré comme un oratorio de textes apocryphes. La mise en scène, à l’instar du texte, opère par glissements successifs d’un genre à l’autre. C’est une proposition pour deux actants à la croisée du sacré et du profane : un comédien, poète démiurge, conteur- narrateur de cette farce villageoise, et un musicien, tour à tour, chaman ou saute-ruisseau.

Si l’imaginaire proposé par l’auteur s’ancre dans un catholicisme symbolique, la mise en jeu l’inscrit dans un espace en construction et un simulacre de rituel païen.

Par sa révolte silencieuse et son acte transgressif, Maria, la sœur de Jésus-Christ, révèle la violence du pacte social et remet en cause l’ordre dominant.

Arnaud Aubert

Médias

FICHIER
Dossier de diffusion

(visuel en cours)

Texte
Oscar De Summa
Traduction
Federica Martucci
Écriture et mise en scène
Arnaud Aubert
Avec
Pierre Delmotte et Nicolas Girault
Scénographe
Hervé Mazelin
Lumières
Estelle Ryba
Composition musicale
Nicolas Girault
Costumes
Yolène Guais
Régie générale et technique
Alexis Migne
Régie son
Dylan Moisson
Production
TANIT Théâtre
Coproduction
Théâtre Lisieux Normandie et Ville de Bayeux (en cours de recherche ...)

Création en cours

Premières représentation à l’automne 2025 …

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