« Chiffons, petits êtres faibles » Cie Z
Quatre artistes, comédiens, manipulateurs, chanteurs, musiciens, pour incarner toute une foule entre deux univers en miroir.
La radicalisation de deux figures. L’un rêve de succès. L’autre veut exister. La manipulation des êtres, tels des marionnettes.
J’ai voulu mettre en lumière ces deux mondes, l’un couvert de strass et de paillettes, l’autre s’inspire des images d’usines : Un cabaret ses coulisses, un vestiaire, ses fantômes de tissus. La descente aux enfers pour les deux protagonistes prend des chemins qui s’opposent dans leurs formes, se confondent en radicalité, menant inéluctablement à la destruction de l’humain.
La décomposition de la notion de corporation ouvrière, une dissolution du groupe pour laisser place aux extrémismes en tout genre. La Gloire du selfie, le Moi comme moteur. L’image de soi sublimée sans pour autant répondre à la notion de talent. Le succès à tout prix. Interroger nos consciences pour ne pas laisser faire, laisser aller…
Je veux aussi remettre en perspective que les monstres ne sont pas le seul lot des classes inférieures ; Chaque laissé pour compte d’où qu’il vienne, semble devenir le terreau fertile de la radicalisation. Montée des marches pour les uns. Descente aux enfers pour les autres. Combien de victimes pour la réussite d’un seul individu…
Une silhouette géante de chiffon permet d’incarner la figure de Paulin, les comédiens s’en emparent pour magnifier l’indicible. Les corps, les voix se mélangent dans une revue, comédie burlesque, music-hall, une fête pour sublimer l’être suprême. La musique de Foray accompagne l’ensemble en direct. La création musicale entre pop et électro tourbillonne et entraine le spectateur dans une spirale sans fin. Il faut enivrer les âmes pour laisser le message se diffuser. Cherchons à retrouver l’humanité en nous avant que nos monstres nous envahissent, nous submergent. Il faut peut-être réapprendre à s’aimer …
En résidence de création du 6 au 12 février au TANIT Théâtre.
Répétition ouverte au public vendredi 10 février à 14h30.